La gestion environnementale du Golf du Rhin

Depuis les années 2012, le golf du Rhin a pris la décision d’être le premier Golf Français détenteur du label GEO qui est une certification écologique Européenne. Depuis, notre club a été re-certifié deux fois (2015 et 2019). Ce label nous a permis grâce aux audits du parcours de prendre conscience de points d’amélioration en matière de gestion environnementale.

par Paul Bontemps
Intendant au Golf du Rhin

En effet, une certification après un état des lieux précis, nous fixe des objectifs sur trois ans afin de limiter notre impact sur l’environnement. Plusieurs thèmes sont abordés dont : la gestion de la ressource en eau, la réduction des produits phytosanitaires et des engrais chimiques, la gestion de la bio diversité sur notre site avec création de zones sauvages et comptage des différentes espèces animales et végétales, la préservation des espèces protégées, la réduction de notre empreinte carbone et enfin le développement de notre communication auprès du grand public sur les actions menées. Dès lors, tout notre entretien et notre façon de gérer les choses ont été modifiés. En effet pour chaque secteur une réflexion a été engagée sur la façon de réduire notre impact sur l’environnement. Nos différentes actions ont porté principalement sur : • la limitation des apports d’eau sur notre parcours (nous avons relevé la hauteur de tonte des différentes surfaces de jeu). • une inversion de flore en apportant des graminées plus résistantes à la chaleur et à la sécheresse. • un gros travail mécanique avec apports d’amendements permettant à la plante d’avoir un système racinaire plus développé et ainsi se défendre plus efficacement contre les différentes agressions (climat, joueurs, maladies, insectes, mauvaises herbes). Mais aussi : • une limitation des produits chimiques. Nous favorisons les apports d’engrais organiques et nous réduisons nos quantités d’unités fertilisantes par ha. En ce qui concerne la gestion des mauvaises herbes même si nous utilisons encore des désherbants chimiques, mais en quantité limitée, nous avons décidé de désherber la totalité du parcours manuellement. Cette transition s’est faite sur trois ans. D’abord les greens et les départs puis les fairways. Seules les mauvaises herbes rampantes qui sont difficiles à enlever au couteau sont traitées en localisé au pulvérisateur à dos. Une journée de solidarité a même lieu chaque année et permet aux membres du Golf de venir désherber leur terrain. L’objectif étant de récupérer l’équivalent d’une benne de mauvaises herbes (transporteur). Cette journée étant aussi une manière d’échanger sur le travail réalisé par l’équipe terrain. Enfin dans la lutte contre les maladies, notre objectif est de limiter le tout chimique. Pour ce faire, tous les mois sont apportés des produits dits alternatifs. Certains produits permettront à la plante de mieux se défendre contre les ravageurs et maladies (purins d’orties, de prêles, de fougères et des algues) d’autres (champignons non pathogènes, bactéries) empêcheront ces dernières de s’installer dans le sol . Notons qu’une maladie se développe souvent lorsqu’un déséquilibre survient entre les bons et les mauvais champignons, d’où la nécessité de ré-ensemencer le sol régulièrement. Cette façon de voir les choses n’est pas le fruit du hasard. Nous savons tous que les produits phytosanitaires vont à terme être interdits (peut être une utilisation autorisée simplement sur greens en cas d’urgence) et que nous ne pourrons plus arroser la totalité des zones de jeu en période de restriction d’eau (les arrêtés préfectoraux feront loi). Il convient donc de prendre rapidement le train de la transition écologique. Il est encore temps de le faire. Ne nous voilons pas la face, cette transition est difficile à faire appliquer : • à l’équipe terrain qui a ses habitudes de travail. • mais surtout aux membres pouvant aller jouer sur des parcours à l’étranger, qui n’ont pas les mêmes contraintes que nous. Il faut pour cela énormément communiquer auprès des dirigeants afin de leur faire comprendre que cette situation est inéluctable. Pour conclure et pour aller dans le sens de la biodiversité d’autres actions ont été menées en parallèle : • réduction des produits phytopharmaceutiques (réduction des surfaces traitées et réduction du nombre des traitements). Désherbage des chemins mécaniquement, mulch dans les parterres pour réduire l’utilisation du glyphosate par exemple. • favoriser la biodiversité (création d’un potager, mise en place de ruches, de nichoirs pour les oiseaux, de nichoirs pour les chauves-souris, fabrication de cabanes à insectes…) • enfin installation de pédiluves pour que les joueurs puissent nettoyer leurs chaussures et roues de chariots (vecteurs de maladies) avant de pénétrer sur les aires engazonnées de notre joli parcours.
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